jeudi 15 décembre 2011

Les enseignants mobilisés contre le projet de réforme de l'évaluation

Le Monde, 15 décembre 2011

Un large front de syndicats d'enseignants appelle, jeudi 15 décembre 2011, à une journée de grève et de manifestations pour exiger le retrait du projet de réforme de l'évaluation des professeurs prôné par le ministre de l'éducation, Luc Chatel, qui défend un système "plus juste".

Cette journée d'action, la deuxième depuis celle, très suivie, du 27 septembre 2011 contre les suppressions de postes, est soutenue par des associations telles que la Société des agrégés de l'université et la Conférence des présidents d'associations de professeurs spécialistes. Seul le SGEN-CFDT ne s'est pas joint au mouvement.

Des manifestations sont prévues dans tous les départements. A Paris, le défilé partira à 14 h 30 de Denfert-Rochereau (14e arrondissement) pour arriver à Sèvres-Babylone (7e), non loin du ministère de l'éducation nationale. Le secrétaire général de FO, Jean-Claude Mailly, sera dans ce cortège.

En primaire, le mouvement sera suivi par 8,5 % des enseignants, selon le ministère, mais par plus d'un professeur sur cinq selon le Snuipp-FSU (principal syndicat). Cependant, c'est davantage la mobilisation dans le secondaire qui donnera la tonalité de la journée. La pétition intersyndicale demandant le retrait des textes recueillait mercredi soir plus de 65 000 signatures électroniques.

"AMÉLIORER LE SYSTÈME"

Invité mercredi soir de France 3, Luc Chatel a indiqué "vouloir améliorer le système (d'évaluation) pour qu'il soit plus juste, qu'il prenne en compte l'engagement des enseignants et qu'il ait un impact plus important sur la carrière des enseignants". Les projets du ministère comportent la fin de la traditionnelle double notation des enseignants : administrative, par le chef d'établissement, et pédagogique, la plus importante pour la carrière, par l'inspecteur régional, formé dans la discipline des collègues qu'il inspecte.

A la place, les enseignants seraient évalués lors d'un entretien, tous les trois ans, avec leur "supérieur hiérarchique direct" (le chef d'établissement en collège et lycée, "l'inspecteur compétent" dans les écoles), et cette évaluation déterminerait l'évolution des salaires. Les syndicats dénoncent un projet qui "dénature en profondeur les métiers" des enseignants et va peser sur leur pouvoir d'achat.