mardi 19 mai 2009

Universités : les "refondateurs" refusent la récupération politique

Universités : les "refondateurs" refusent la récupération politique , Le Monde, 19 mai 2009

Les signataires du manifeste pour une refondation de l'université ne veulent pas être récupérés par la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche, Valérie Pécresse. Se sentant directement interpellée par ce texte publié dans Le Monde daté du 16 mai, signé par vingt-neuf personnalités éminentes de la recherche, cette dernière a publié dans Le Monde daté mardi 19 mai une réponse qui ne satisfait pas les signataires.

Les sociologues François Vatin et Alain Caillé, le juriste Olivier Beaud publient ce matin un communiqué dans lequel ils estiment que "personne n'est habilité à parler au nom des refondateurs". Ces trois universitaires, impliqués dans le mouvement et désireux que le problème de l'université soit posé autrement dans la société, ajoutent que "pour dissiper tout équivoque, comptant parmi les initiateurs de ce manifeste, nous croyons pouvoir dire au minimum qu'il n'aurait pas recueilli 3 500 signatures à ce jour si nos collègues s'étaient aperçus de telles convergences [NDLR avec la politique ministérielle].

Mme Pécresse avait écrit qu'elle était "frappée par la convergence d'un certain nombre d'idées" portées par les signataires du manifeste "avec celles que je défends depuis maintenant deux ans".

"Il est maintenant indispensable de laisser s'organiser ceux qui essaient de structurer un débat au sein de la communauté universitaire et de laisser à ce débat le temps de se déployer pour définir une réforme consensuelle qui redonne à l'université tout son dynamisme au lieu de la diviser et de l'affaiblir", poursuivent les universitaires qui tiendront une conférence de presse mercredi 20 mai.

Ils disent par ailleurs réfléchir à la mise en place rapide d'une réunion d'une petite centaine d'universitaires motivés par cette refondation, afin d'affiner les bases d'un texte qui pourrait ensuite servir à des états généraux que chaque université pourrait mettre en place. En attendant, leur texte qui circule sur Internet continue de recueillir des signatures.

Maryline Baumard