lundi 2 février 2009

Début du mouvement

Lundi 2 février 2008 - Début du mouvement des Enseignants-chercheurs

Le mécontentement est agrégée par quatre problématiques conjointes:

- RÉFORME DU STATUT DES ENSEIGNANTS-CHERCHEURS

La modification du décret de 1984 sur le statut des enseignants-chercheurs découle de la loi sur l'autonomie des univeristés (Loi LRU), qui transfère aux présidents d'université la gestion des carrières des personnels.

Cette réforme, prévue pour le 1er septembre 2009, donne aux présidents la possibilité de "moduler" le service des enseignants-chercheurs, c'est-à-dire d'adapter l'emploi du temps entre enseignement, recherche et autres tâches (modularisation des carrières).

Ainsi les activités comme l'encadrement pédagogique, les cours à distance, l'insertion des diplômés ou la coopération internationale seront désormais prises en compte, ce que tous réclamaient.

La réforme prévoit aussi que les 57.000 enseignants-chercheurs seront évalués désormais tous les quatre ans par le Conseil national des universités (CNU, composé en totalité de leurs pairs).

Certains s'interrogent sur l'ampleur de cette tâche, se demandent si l'avis du CNU sera suivi par le président d'université et craignent de se voir imposer des cours en plus, au détriment de la recherche.

Le ministère de l'Enseignement supérieur souligne que les décisions du président devront être motivées et publiques et que l'enseignant-chercheur pourra solliciter une instance de réexamen. En outre, un professeur bien évalué ne pourra pas se voir imposer plus d'heures de cours que le service de référence ; il restera toujours "un temps significatif" pour la recherche, et 50 % des promotions devront être décidées par les présidents parmi les professeurs bien classés par le CNU.

Plus globalement, les enseignants-chercheurs craignent une atteinte à leur indépendance et une remise en cause de leur statut national.


- RÉFORME DE LA FORMATION DES ENSEIGNANTS

Dossier conjoint des ministères de l'Éducation nationale et de l'Enseignement supérieur, cette réforme prévoit qu'à partir de 2010, les enseignants des écoles, collèges et lycées seront recrutés au niveau "master 2" (bac + 5), et les néo-titulaires seront revalorisés. Ces formations incomberont aux universités.

En outre, l'actuelle année de stage rémunéré devant classe, en 2e année d'IUFM, sera supprimée. Une erreur, selon certains syndicats d'enseignants et d'étudiants, qui jugent les stages prévus en master, y compris celui de responsabilité (108 heures maximum) en master 2, insuffisants.

Certains voient aussi dans la modification des concours (moins d'épreuves disciplinaires) une régression pédagogique.

Généralement, la réforme est dénoncée comme visant à économiser en 2010 des milliers de postes d'enseignants-stagiaires aujourd'hui rémunérés.

Et certains détracteurs craignent que les collés aux concours, qui auront un master, constituent un vivier de personnels recrutables comme non statutaires, donc précaires, ce qui menacerait le statut même de fonctionnaire.

Enfin, les présidents d'université, chargés de confectionner des maquettes de "master d'enseignement" d'ici le 15 février, critiquent une réforme précipitée. Nombre d'universités ne rendront pas les maquettes à temps.

- BUDGET ET SUPPRESSIONS DE POSTES

Le supérieur bénéficie en 2009 de 1,8 milliard d'euros supplémentaires. Syndicats et étudiants dénoncent un budget en "trompe l'oeil" (dispositifs fiscaux). La suppression de 900 postes (enseignants non concernés) et le redéploiement d'emplois entre universités sont critiqués, au moment où celles-ci sont amenées à se réformer.

- RÉFORME DU CNRS